LES « PONTS » DU MOIS DE MAI
- Le P'tit Zappeur Niort
- il y a 5 jours
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Trois jeudis fériés en mai 2025, c’est autant d’occasions de souffler. Et vous ? Vous « faites le pont » ?

C haque année, le mois de mai est attendu avec impatience pour ses nombreux jours fériés et 2025 n’échappe pas à la règle, d’autant que le calendrier est particulièrement généreux : les jeudis 1er, 8 et 29 mai étant tous fériés, les week-ends prolongés s’annoncent nombreux. Une aubaine pour les amateurs de repos ou d’escapades printanières. Trois jeudis fériés en un seul mois c’est autant de ponts en perspective… Mais au fait, d’où vient l’expression « faire le pont » ? Vous vous étiez déjà posé la question ? Non ? Eh bien l’équipe du P’tit Zappeur va tenter d’y répondre.

MAI 2025 : UN AVANT-GOÛT DE VACANCES ESTIVALES
Avec trois jours fériés tombant un jeudi, la Fête du Travail le 1er mai, la commémoration du 8 mai 1945 et le jeudi de l’Ascension le 29, ce mois de mai 2025 est une bénédiction pour tous ceux qui peuvent s’accorder un jour de congé le vendredi. Ces « ponts » offrent la perspective de week-ends de quatre jours, parfaits pour se ressourcer sans puiser dans ses congés annuels. Ce phénomène, bien connu des Français, revient à chaque printemps avec ses promesses de parenthèses bien méritées. Certaines années, le calendrier est moins favorable, mais cette fois, le hasard des dates joue en faveur des salariés. Ce mois de mai aux allures de vacances anticipées s’inscrit donc dans une tradition française qui, au fil du temps, est devenue presque sacrée : celle de « faire le pont ».

DES ORIGINES ENTRE FOLKLORE ET RÉALITÉ
Mais d’où vient cette fameuse expression ? Plusieurs hypothèses plus ou moins sérieuses ont circulé au fil du temps. L’une d’elles évoque la reconstruction des ponts dans les villages après les guerres. Endommagés par les conflits, leur réhabilitation mobilisait tous les habitants, contraints de cesser leurs activités habituelles pour participer aux travaux. « Faire le pont » aurait ainsi désigné le fait de se libérer pour rebâtir un ouvrage essentiel à la vie économique et sociale du village. Une autre explication, plus légère et poétique, nous emmène du côté d’Avignon. La fameuse chanson « Sur le pont d’Avignon » aurait contribué à populariser l’idée de s’arrêter pour danser, se détendre et oublier les tracas du quotidien. Dans cette version, « faire le pont » serait synonyme de joie de vivre et de pause conviviale… de belles histoires qui ne reposent, l’une comme l’autre, sur aucune base historique solide.
« FAIRE LE PONT » : UNE EXPRESSION RÉCENTE
L’explication la plus crédible se situe au XIXe siècle, sous le règne de Napoléon III. En 1853, un décret accorde pour la première fois 15 jours de congés payés aux fonctionnaires de l’État. Peu nombreux à l’époque, ces fonctionnaires ont vite compris l’intérêt de poser un jour de congé entre un jour férié et un week-end pour rallonger leur repos. L’image du pont s’imposa naturellement, les jours fériés symbolisant les piliers, tandis que le jour de congé représente la passerelle qui les relie. On parle alors de « petit pont » quand un seul jour est posé, ou de « grand pont » quand deux jours sont nécessaires. D’abord réservée aux fonctionnaires, cette pratique s’est ensuite démocratisée avec l’instauration des congés payés pour tous en 1936. Puis, au fil des décennies, les salariés ont obtenu de plus en plus de droits. Troisième, puis quatrième, puis cinquième semaine de congés payés, instauration des 35 heures, RTT… Autant de mesures qui ont facilité l’art de « faire le pont ».

UNE TRADITION BIEN FRANÇAISE, PAS TOUJOURS PARTAGÉE
Si la France chérit ses ponts de mai, ce n’est pas forcément le cas ailleurs. Certains pays cherchent au contraire à limiter les jours chômés pour des raisons économiques. Le Portugal, par exemple, a supprimé plusieurs jours fériés en 2012. D’autres nations, en revanche, adoptent une approche plus conciliante. Au Japon ou en Argentine, lorsqu’un jour férié tombe un week-end, il est déplacé au lundi suivant afin de garantir un repos effectif pour les travailleurs. Ainsi, « faire le pont » reste une spécificité bien française et ce mois de mai 2025 coche toutes les cases pour être le favori des amateurs de détente. Avec trois jeudis fériés, les possibilités de « faire le pont » sont nombreuses, et l’origine de cette expression, aussi riche qu’amusante, nous rappelle combien le repos est une affaire sérieuse… surtout en France !
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