La période de Noël représente bien plus qu’une simple fête et ses symboles sont là pour nous le rappeler.
Pourquoi mangerons-nous chaque jour des chocolats sortis d’un calendrier ? Que fait cet arbre lourdement décoré au milieu de notre salon ? Et pourquoi y a-t-il ce gâteau en forme de bûche sur la table ? À quelques encablures des fêtes de fin d’année, le P’tit Zappeur vous propose de découvrir ce qui se cache derrière ces symboles de Noël.
LE CALENDRIER DE L’AVENT
L’Avent est la période qui précède Noël. Elle débute le quatrième dimanche précédant la célébration de la naissance du Christ dans la tradition chrétienne. Au XIXe siècle, en Allemagne, il était d’usage, dans certaines familles protestantes, de donner chaque jour de l’Avent des images pieuses aux enfants. En 1908, à Munich, l’imprimeur Gerhard Lang s’empare de cette tradition informelle en commercialisant le premier calendrier de l’Avent. Il
propose un modèle imprimé où les enfants sont invités à découper et coller une série d’images sur les vingt-quatre cases dessinées sur un carton. Il faut attendre 1920 pour que les portes et petites caisses en relief apparaissent dans le commerce. Le calendrier de l’Avent rencontre un franc succès, mais risque de disparaître pendant la Seconde Guerre mondiale. Heureusement, il sera popularisé après l’armistice par un autre imprimeur allemand du nom de Richard Sellmer. Ce dernier exporte sa création jusqu’aux États-Unis et innove en proposant un modèle qui s’accroche au mur et sur lequel est imprimé un village enneigé. En 1958, pour la première fois, des petits chocolats sont placés dans les caisses. C’est une révolution qui démocratise encore davantage cette tradition. Petit à petit, tout comme les fêtes de Noël, le calendrier de l’Avent se sécularise largement et entre dans presque tous les foyers. C’est ainsi que nombre d’entre nous ouvrent chaque jour leurs petites fenêtres pendant les 24 jours précédant Noël.
LA BÛCHE DE NOËL
Si la bûche de Noël fait aujourd’hui partie intégrante des vieilles coutumes culinaires des fêtes de fin d’année, c’est parce que cette pratique était déjà très courante au Moyen Âge. Bien qu’il n’y ait pas de date précise concernant la mise en place de cette tradition, la certitude est qu’elle est d’origine païenne et qu’elle se rencontrerait surtout dans le nord de l’Europe. Cet événement célébrait à cette époque l’arrivée du solstice d’hiver et de sa très longue et rude période hivernale. Une fois l’énorme bûche de bois coupée et ramenée au logis, maîtres, domestiques, parents, familles, proches et voisins se retrouvaient de manière conviviale autour d’un grand feu. Vers le XIIe siècle, la pratique fut reprise par l’Église catholique. Les bûches étaient alors arrosées d’eau bénite par les religieux pour donner un caractère chrétien à ce rituel. Au XIXe siècle, les grandes cheminées cèdent leur place aux systèmes de chauffage plus modernes, et les grosses bûches, à de petites rondelles de bois. Les bûches sont alors décorées de mousses en rappel de cette vieille coutume et placées sur les tables de repas en guise de décoration pendant la veillée et les repas de Noël. C’est aussi à cette époque qu’un pâtissier français de la région Poitou-Charentes a décidé de remplacer la bûche par une pâtisserie. Toutefois, ce n’est qu’à partir de 1945 que la bûche de Noël se démocratise sous la forme que nous connaissons aujourd’hui.
LE SAPIN DE NOËL
Le sapin est devenu le symbole de la fête de Noël. À ses pieds, les enfants se pressent pour découvrir les cadeaux apportés par saint Nicolas ou le Père Noël selon les régions. Difficile de dire où et quand est née cette coutume, car il existe de nombreuses mythologies relatives à sa signification. Selon l’Encyclopædia Britannica, l’utilisation d’arbres à feuilles persistantes, de couronnes et de guirlandes pour symboliser la vie éternelle est une coutume antique chez les Égyptiens, Chinois et Hébreux. Le culte des arbres est courant dans l’Europe païenne et survit à sa conversion au christianisme dans les coutumes scandinaves. Bien que plusieurs pays se revendiquent comme le lieu d’origine du sapin de Noël, il semblerait que cette tradition soit apparue au XVIe siècle en Alsace. En France, l’arbre de Noël fut introduit à Versailles, en 1738, par Marie Leszczyńska, femme de Louis XV, d’origine polonaise. Mais c’est au XIXe siècle qu’une célèbre reine britannique fit du sapin de Noël le symbole des fêtes que nous connaissons aujourd’hui. Au début des années 1840, le prince Albert de Saxe,
époux de la reine Victoria, d’origine allemande, introduit une série de rituels de Noël liés au sapin au château de Windsor. En 1848, le magazine Illustrated London News publie une illustration du couple royal réuni avec leurs enfants autour d’un sapin richement décoré et c’est à partir de là que cette tradition gagna le monde entier. Il faut dire qu’à l’époque, la reine Victoria était une faiseuse de mode, une influenceuse, pour employer un terme plus contemporain.
Comments