Envoyer un mail, visionner une vidéo, faire une recherche sur Internet… toutes ces
activités ont un impact méconnu sur l’environnement.
Ce n’est pas parce que ça ne se voit pas que ça ne pollue pas. Quand on parle de pollution numérique ou digitale, il n’y a pas de coupable spécifique à désigner, tout le monde est responsable. Si vous faites partie des 73 % des Français qui indiquaient ne pas connaître ce qu’implique l’écologie digitale en 2018, alors les quelques chiffres qui vont suivre risquent de vous faire tomber de haut.
POLLUTION NUMÉRIQUE : UN ENJEU MÉCONNU
Si Internet était un pays, il serait le 3e plus gros consommateur d’électricité au monde, derrière la Chine et les États-Unis. En 2022, le numérique consommerait l’équivalent de 100 réacteurs nucléaires, soit 10 à 15 % de l’électricité mondiale, et cette consommation double tous les 4 ans. Il y a 15 ans, la part de l’activité numérique dans les émissions de gaz à effet de serre était de 1 %, cette proportion a atteint 4 % en 2022 et les dernières études sur le sujet estiment que ce chiffre devrait doubler d’ici 2025. Il faut avoir conscience que la moindre des actions que nous effectuons en ligne possède un coût énergétique et contribue à polluer l’environnement. Internet n’est pas aussi virtuel qu’on pourrait le penser et cette pollution numérique se divise en 3 catégories.
5 % DE LA POLLUTION DIGITALE EST LIÉE À L’UTILISATION DU RÉSEAU
Le nombre d’internautes augmente de 9,1 % par an. Il atteint, de nos jours, 4,39 milliards d’internautes et 3,48 milliards d’utilisateurs de réseaux sociaux, soit presque la moitié de la planète. Le streaming est responsable d’une bonne partie de cette explosion, puisque la vidéo représente 58 % du volume total du trafic sur Internet. Or, visionner 10 minutes de vidéo stockée sur le cloud équivaut à la consommation électrique d’un smartphone sur 10 jours. En 2018, le streaming a ainsi émis plus de 300 millions de tonnes de CO2, soit la même quantité qu’un pays de la taille de l’Espagne. Prises séparément, chaque action faite sur Internet a un impact négligeable, ce qui pose problème c’est le volume inouï de ces actions au quotidien.
LES DATA CENTERS REPRÉSENTENT 15 % DE LA POLLUTION DIGITALE
Chaque fois que vous postez sur les réseaux sociaux, envoyez un mail ou stockez une photo sur le cloud, vos contenus parcourent une distance folle à travers des câbles pour atteindre des centres de données appelés data centers. Ces mails, photos et autres contenus, même s’ils ne seront visibles que quelques heures sur les réseaux ou dans votre messagerie, resteront stockés sur les serveurs tant que vous ne les aurez pas supprimés, et ces serveurs ont besoin d’être alimentés en électricité, et surtout, refroidis. À titre d’exemple, juste pour les data centers californiens, c’est l’équivalent de 158 000 piscines olympiques qui sont utilisées chaque année.
POLLUTION LIÉE AUX TERMINAUX : 80 %
Smartphones, tablettes, ordinateurs et autres objets connectés, les pays en développement s’équipent petit à petit, tandis que les pays développés se suréquipent. Ce nouveau monde virtuel a donc un impact environnemental bien réel mais il n’existerait pas sans les appareils numériques. Là encore, les chiffres sont alarmants car paradoxalement, plus on dématérialise plus on utilise de matière et d’énergie. Saviez-vous que produire un téléviseur nécessite d’extraire en moyenne 2,5 tonnes de matières premières et génère 350 kg de CO2 avant même d’être utilisé, c’est autant qu’un vol aller-retour Paris-Nice. Pour finir, tous ces produits numériques arrivent inexorablement en fin de vie. En 2019, l’ensemble des déchets électroniques représentait 53,6 millions de tonnes, soit environ 5 000 Tours Eiffel. Si la France a un taux de recyclage de 73%, au niveau mondial, seulement 17% des déchets électroniques sont correctement recyclés, ce qui pose de graves problèmes environnementaux. Favoriser le recyclage de nos appareils n’est donc pas une option c’est une nécessité.
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